C'est la raison pour laquelle le pharmacien Alexandre Chagnon de Granby, au Québec, a décidé de lancer le service Question pour un pharmacien en 2015. Ce service en ligne gratuit rend l'expertise des pharmaciens à portée de la main des Canadiens. Les gens peuvent parcourir les discussions précédentes pour voir si un pharmacien a déjà répondu à leur question (tous les renseignements permettant d'identifier une personne sont enlevés). S'ils ne trouvent aucune réponse, ils peuvent poser leur question. Au cours des 24 heures suivantes, ils recevront un avis par courriel qui les dirigera vers une séance de clavardage en ligne avec un pharmacien de leur quartier.
Durant une discussion avec un pharmacien, l'information qui pourrait révéler l'identité du patient n’est jamais affichée. Une fois la réponse obtenue et la séance terminée, le pharmacien peut choisir de garder la réponse « confidentielle », c'est-à-dire de la rendre accessible uniquement au patient ayant posé la question, ou de rendre celle-ci accessible à tous les patients, après y avoir apporté, évidemment, des modifications qui préserveront l'anonymat de ce patient.
De manière générale, les algorithmes jumellent les utilisateurs avec des pharmaciens de leur localité, mais le service vient aussi en aide aux personnes qui habitent loin des professionnels qui les traitent habituellement. À titre d’exemple, dans un article paru dans Le Soleil, on raconte comment une Canadienne en vacances en République dominicaine a reçu l’aide de M. Chagnon. Après avoir remarqué un début de zona près de son œil, cette femme a utilisé le service pour s'informer au sujet du traitement. Les conseils avisés du pharmacien lui ont évité une cécité permanente.
En 2018, un sondage mené auprès des utilisateurs du service a mis en lumière les avantages de Question pour un pharmacien. Les résultats indiquaient en effet que 89 % des répondants seraient plus portés à obtenir l'avis médical d'un pharmacien dans l'avenir et que 88 % d'entre eux faisaient plus confiance à leur pharmacien depuis qu'ils avaient utilisé le service. Et le réseau de la santé en retire également des avantages : 37 % des répondants disaient avoir évité une consultation avec leur médecin de famille et 2 %, une visite à l'urgence.
M. Chagnon rêve que d'autres professionnels de la santé lui emboîtent le pas et offrent des services semblables qui faciliteraient la collaboration interprofessionnelle et la mise en commun de l'expertise interdisciplinaire, en plus de favoriser de meilleurs résultats thérapeutiques pour les patients.
Pour votre part, seriez-vous tenté d'utiliser de tels services en ligne? Si oui, dans quels contextes le feriez-vous? Selon vous, quels autres types d'initiatives pourraient transformer les soins au Canada? Le mouvement ACCÈS 2022 invite les Canadiens à imaginer ensemble une nouvelle ère pour les soins de santé. Pour en savoir plus, visitez acces2022.ca et joignez-vous au mouvement.
[1] Chagnon, A. et A. Vandesrasier. « Un service Internet de téléconsultation offert par des pharmaciens : l’influence sur les représentations et les intentions comportementales des patients », Pharmactuel (2018). [En ligne] https://pharmactuel.com/index.php/pharmactuel/article/view/1217/1054
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