Lorsque les professionnels de la santé partagent les données médicales selon un ensemble de normes communes, ils s'assurent que les résultats et évaluations cliniques seront transmis correctement, puis bien interprétés par leurs destinataires.
Il ne suffit pas d'avoir un simple terme. Il faut aussi un identifiant normalisé, car l'identifiant est non seulement plus précis, mais est aussi lisible par les systèmes informatiques. Et même si rien ne nous empêche de recueillir toute l'information possible sur la COVID-19, en l’absence de normes, cette collecte ne se fera pas toujours de la même manière. Par exemple, certains pourraient entrer électroniquement un diagnostic de COVID-19 sous « COVID-19 », alors que d'autres entreraient « 2019-nCOV ». Or, la terminologie SNOMED CT (Systematized NOmenclature of MEDicine Clinical Terms) utilise plutôt des identifiants normalisés (ou codes) tels que « 840539006 » pour désigner la COVID-19, ce qui élimine tout risque de confusion. Grâce à la collecte et à la communication de données normalisées, nous avons la certitude que le patient dont le diagnostic est positif obtiendra le bon traitement. Les données ainsi normalisées peuvent également être analysées par les autorités de la santé publique, ce qui nous permet de mieux comprendre la propagation du virus et l'évolution de la pandémie.
Compte tenu de la gravité de cette crise de santé publique, les organismes d'élaboration des normes ont jugé qu'il était crucial de créer rapidement des concepts et identifiants pour la COVID-19. Je suis fier de la rapidité avec laquelle les communautés LOINC (Logical Observation Identifiers Names and Codes) et SNOMED CT ont réagi. Le Canada a été le premier pays à rendre accessible la nouvelle version intermédiaire dans son édition, et nous pouvons tous être fiers de cette initiative.
De même, le Canada travaille avec les responsables de projets d'implantation à l'ajout de nouvelles analyses de laboratoire dans LOINC/pCLOCD afin de faciliter la vérification et le suivi des résultats de dépistage de la COVID-19. LOINC a créé une page à l'intention des responsables de projets d'implantation qui souhaitent consulter et utiliser ce contenu en attendant la prochaine publication officielle des terminologies LOINC (juin 2020) et pCLOCD (31 juillet 2020).
Par ailleurs, l'édition canadienne de SNOMED CT du 31 mars marque un nouveau jalon, puisqu'elle comportera dorénavant plus de 77 000 concepts en français. Et ce n'est pas rien! Tout comme pour la création rapide des concepts liés à la COVID-19, l'ajout de ces termes en français est le fruit d'une vaste collaboration internationale. En effet, le français se déclinant en différentes variantes, il a fallu s'entendre sur la traduction de ces quelque 77 000 termes, une tâche monumentale.
J'espère que vous vous joindrez à moi pour féliciter toutes les personnes qui ont contribué à l'ajout rapide des concepts entourant la COVID-19, tant dans la récente version de SNOMED CT que dans le contenu prédiffusé de LOINC. L'implantation de ces terminologies permet aux patients de recevoir les soins dont ils ont besoin et fournit aux autorités de la santé publique les outils nécessaires pour surveiller la propagation de la maladie et mesurer les résultats des mesures adoptées par les Canadiens en vue d’aplanir la courbe.
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