Selon Statistique Canada, les adultes de tous les groupes d’âge étaient moins susceptibles de déclarer être en « excellente » ou en « très bonne » santé mentale au début de la pandémie. Toutefois, l’écart était encore plus prononcé dans les cohortes plus jeunes. Si 62 % des Canadiens âgés de 15 à 24 ans déclaraient être en « excellente/très bonne » santé mentale en 2018, cette proportion avait fondu à 42 % au début de 2020. C’est la chute la plus importante à avoir été observée parmi tous les groupes d’âge examinés.
De plus, les jeunes sont plus susceptibles de déclarer une détérioration de leur santé mentale depuis l’instauration des mesures de distanciation physique. Statistique Canada a aussi constaté que 64 % des 15 à 24 ans disaient avoir observé un déclin de leur santé mentale, comparativement à seulement 35 % des 65 ans et plus. Cette cohorte formée des plus jeunes est celle qui signale le plus être sujette à l’anxiété, celle-ci atteignant une gravité « de modérée à sévère » chez près du tiers d’entre eux. Le suicide compte, une statistique effroyable s’il en est, pour 24 % des décès des jeunes de 15 à 24 ans, ce qui en fait la deuxième cause de décès dans ce groupe d’âge.
La sensibilisation à l’importance de la santé mentale augmente, mais la hausse de la demande en services et les ressources limitées qui y sont consacrées continuent de poser problème. Les longs délais d’attente ainsi que les barrières à l’accès peuvent retarder l’obtention des soins chez les jeunes. En outre, à cause des mesures de distanciation physique, bien des solutions vers lesquelles se tournent les jeunes pour obtenir du soutien – leurs amis, les membres de leur famille ou encore les services en santé mentale offerts à leur école – sont limitées, voire inaccessibles.
Où peuvent-ils donc obtenir de l’aide? Souvent, cette cohorte pour qui la technologie n’a pas de secrets se tourne alors vers les solutions virtuelles. Le Sondage de suivi annuel de 2019 effectué par Inforoute Santé du Canada (Inforoute) révèle que les adolescents sont les plus susceptibles d’utiliser les plateformes de soins virtuels pour leurs consultations médicales. On s’étonnera peu d’apprendre que les outils électroniques en santé mentale comptent parmi les services les plus utilisés par ce groupe d’âge, 53 % des répondants qui y appartiennent ayant déclaré les avoir utilisés dans la dernière année.
Évidemment, l’accès n’est qu’un aspect de la question. La satisfaction et la convivialité sont aussi d’importants facteurs qui contribuent à l’efficacité des outils de santé numériques. Nos données révèlent que 56 % des adolescents ont mentionné en être globalement satisfaits, tandis qu’un peu plus de la moitié les trouvaient faciles à utiliser.
Cependant, seulement 40 % des adolescents ont convenu que l’utilisation d’un site Web ou d’une appli en particulier avait permis d’améliorer leur santé mentale. Pire encore, près du tiers disaient qu’elle ne l’avait pas fait.
Les données sont claires : les besoins et l’intérêt des jeunes envers les outils électroniques en santé mentale sont considérables. Toutefois, il faudra pousser plus loin la recherche et le développement afin d’établir des stratégies de santé numérique aptes à bien les soutenir. Mais comme pour tous les types de soins en santé mentale, il n’existe pas d’approche qui convienne à tous les cas. Avec nos partenaires – et avec le concours des jeunes Canadiens –, nous pouvons travailler à trouver des solutions qui seront efficaces.
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